Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/170

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Ceux de ces montagnes, aussi industrieux que les Écossais, mais plus favorisés par le climat et le sol, ont conservé de nos jours les anciens usages ; ils boulangent un pain d’orge, qui leur dure un, où deux ans et ils ne pensent à en faire d’autre, que lorsqu’il est fini ; il est fort noir, tres dur, comme on peut le penser, mais n’est pas tres mauvais : il semble qu’on y ait mêlé du miel, tant il est doux.

Pendant l’hiver qui est tres rigoureux, ils font la veillée dans l’étable à vache, dont la chaleur est douce et agréable, quand on est accoutumé à l’odeur : j’ai même vu des gens aisés, quitter leur maisons et se faire préparer un appartement sur le même niveau que l’étable et séparé seulement, par une barre et un canevas. Ils détournent le cours des torrents, et leur font faire le circuit de leur montagnes, de sorte que pendant l'été, ils arrosent leur bleds et leur prairies qui sont sur le penchant.

Le neige est à peine fondue chez eux, qu’ils recoivent du Piémont, den légumes et des fruits, et quand la saison, en est passée dans le Piémont, les leurs commencent à mûrir, et ils les leur porte.

Je retrouvai le régiment, pacifié par leurs habitudes avec les bonnes gens qui les entouraient, quoiqu’à Briançon on connut la révolution, cependant on y jouissait de la plus grande paix, ils avaient élu leur municipalité, et elle était composée comme elle l’aurait été dans un autre tems ; cependant il y avait bien, quelques énerguménes, mais contraire aux autres villes, où les habitans corrompaient les