Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/202

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tranquillité contrastait entièrement, avec le mouvement de Coblence, et encore bien davantage avec les cruautés que la guerre, a depuis fait commetre dans ces pays.

Dans les petites villes, entre Coblence et Francfort, il y avait différents cantonnemens de gentils-hommes et d’officiers, qui s’étaient réunis en compagnie. Les gens à Francfort, étaient comme à l’ordinaire tres occupés de leurs affaires, fort peu de la politique. Ce fut cependant là, que j’appris la déclaration de guerre contre l’Empereur : plein de joye et d’éspérance, je retournai sur le champ sur mes pas et je rejoignis bien vite mon corps à Coblence, toujours craignant d’arriver trop tard, ainsi que depuis deux ans. Je passai à Bingen, et je fus visiter dans les environs, les différens corps de l’armée du prince de Condé : il avait inspiré à tous les gentils-hommes qui s’étaient attachés à lui, le plus profond respect pour sa personne, et avait beaucoup affaibli l’ésprit d’insubordination, que l’on devait naturellement s’attendre à trouver dans de pareils corps. On observait à Bingen la même régle qu’a Worms, et que l'on observe encore à son armée en Allemagne, huit gentilshommes montaient la garde chez lui et étaient invités à sa table.