Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/227

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notre ! ..... Mais non, c’était la retraite à laquelle la plupart de nous ne pensions guères, et dont je puis assurer n’avoir pas eu la moindre idée avant le quatrieme jour de marche.

On dit que les chefs de notre armée, s’y refuserent quelque temps et offrirent même d’attaquer seuls la patriotes, pourvu que le roy de Prusse mit seulement ses troupes en bataille à vue : il ne voulut point y coosentir. Prince de Condé où étiez vous alors ! on savait bien ce qu’on faisait, quand on nous a divisé en quatre corps.

Au cantonement du premier jour, après que nous eumes été une heure où deux tranquilles, on sonna tout à coup le boute selle, et sùr les quinze cents hommes de cavalerie que nous étions dans le village, on en choisit quatre cents pour monter la garde, et passer la nuit à cheval. Nous pouvions distinctement appercevoir à quelque distance une garde à peu près de la même force que la nôtre ; mais ils ne troublerent pas notre repos, comme nous ne troublames pas le leur.

Le troisième jour nous sortimes de la Champagne Pouilleuse, par le même chemin que nous y étions entrés : nous suivions les Prussiens dont les chevaux morts et même les hommes indiquaient le passage ; cependant nous étions bien loin de nous imaginer, que nous étions sur les derrières et poursuivis de fort près.

Pendant tout le tems que nous fumes à Somme Suippe, le roy de Prusse nous avait fait l’amitié, de nous opposer, sans canons, sans infanterie et sans fourage au corps le plus considérable de l’armée républicaine ; pendant cette retraite il nous fit encore la grace, (sans que nous le scussions) de