Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/246

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France on la condamne à la mort, mais cette mort n’est point ignominieuse ; dans tout le relie de l’Europe, on la laisse vivre, et cette vie est presque une ignominie. "

" Reduits à ce que sont les hommes, quand aucuns prestiges en les environnent plus : ils apprennent à ces peuples, dont les plus sages les payent encore de quelque pitié, ce que peuvent devenir à leur tour ceux qui ne sont au dessus d’eux, que parce qu’ils n’ont pas encore brisé le piedestal qui les élève. "

C’était donc pour cela, que les Roys de l’Europe s’étaient coalises : c’était donc afin de livrer à l’ignominie, ceux qui par un sentiment d’honneur, avaient abandonné ce qu’ils avaient de plus chèr, pour défendre la cause royale ! " Puisque l’Autriche et la Prusse, n’étaient pas décidées à user de toute leur puissance pour rétablir la monarchie ; puisque la question morale de soumettre un peuple, attaquant les principes de la souveraineté, n’était pas la question positive : le rassemblement et l’armement des émigrés était aussi impolitique que barbare. "

" En vain dira-t-on, que l’on ne s’est rendu qu’à leur cris, que l’on n’a cédé qu’a leur impatience l’impartiale postérité ne se payera point de cette raison puérile ; elle saura faire une différence, aussi juste que sévere, de gens outragés, dépouillés, bannis, nourrissant dans leur coeur le sentiment de l’honnêteté de leurs principes, avec des hommes d’état, qui si peu passionés depuis, étaient déja les maitres de juger de sang froid, de la sagesse et de l’humanité du refus qu’ils avaient à faire. "