Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/35

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des ressentimens particuliers ; enfin dans le mois de Janvier 1788, le parlement croyant se débarrasser entièrement des importunités de la cour, et peutêtre aussi n’imaginant pas, qu’il serait pris au mot, déclara " qu’il n’était point dans son pouvoir, ni dans celui de la Couronne, ni même dans leur mutuel accord, de garantir où de lever aucunes nouvelles taxes ; que les états généraux seuls, avaient ce pouvoir ; et qu’il n’avait déja que trop pris sur lui même, en consentant à différentes fois à l’enregistrement d’impôts et d’emprunts onéreux : qu’il avait toutes fois son éxcuse dans la nécéssité urgente des temps, et dans les pouvoirs, limités qu’il avait reçu des derniers états assemblés à Blois (deux cents ans avant,) ; que rien dans le monde ne pourait l’engager à se désister de ce glorieux privilège qui était plutôt celui du peuple en général, et que la volonté du roy ne peut avoir force de loi, que lors qu’elle a été discutée, consentie et publiée par les authorités légalles. " Cette déclaration produisit un effet étonnant, toutes les têtes furent comme éléctrifiées : autant la crainte des nouvelles impositions avait affaissé les ésprits, autant la joye fut éxtrême en appercevant, qu’aucune autorité éxistante n’avait le pouvoir de les établir.

Les louanges du parlement retentissaient de toutes parts et l’admiration généralle poussée à l’excès, en regardait tous les membres avec enthousiansme.

On s’attendant néamoins, (et peutêtre le parlement lui même) que la cour refuserait d’accéder aux vœux du public et que persistant dans ses projèts, elle ferait usage de tout