Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/58

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quand il y en avait plusieurs, c’était le possesseur de la plus ancienne baronnie, quand ils étaient tous absents, la noblesse choisissait le plus agé des gentils-hommes présents, pour la présider.

Le tiers état, était représenté, par les maires de quarante villes où bourgs, que tous les habitans domiciliés dans ces villes avaient le droit d’élire : cette élection se faisait communément à la fin des états, pour ceux qui devaient suivre deux ans après, d’une maniere à la fois tres silentieuse et tres démocrate *, il était présidé par le maire de la ville, où les états se tenaient.

Chacun de ces trois ordres, avait sa voix particuliere et n’en avait qu’une, ainsi le tiers avait autant de prépondérance, que les ordres de l’eglise et de la noblesse (quoique ce dernier fut infiniment plus nombreux) puisqu’ils n’avaient que leurs voix, come lui.


Pour élire le maire de Nantes, la ville la plus considérable de Bretagne, on sonnait le tocsin, les habitans domiciliés, se rendaient à hotel de ville, se présentaient à un bureau, avec leurs attestations : on prenait leurs noms et on les conduisait ensuite, hors de la grande porte de la salle du conseil : là était affichée une longue liste des maires et échevins présents, et de ceux qui prétendaient à le devenir. L’habitant, marquait avec une épingle, sans mot dire, le nom de celui, à qui il donnait sa voix et ensuite se retirait.

Après avoir fait publiquement le relevé de ces marques, on choisissait les trois, qui en avaient le plus. On les envoyait à la cour, et le roy avait le droit d’en choisir un, parmi eux.

Le maire élu, était ensuite introduit en grande cérémonie dans sa nouvelle dignité, par le commandant de la province et du chateau, au milieu des quels il marchait et faisait le tour de l’ancienne cité de Nantes, jusqu’à l’hotel de ville, précédé et suivi par la milice bourgeoise de la ville. Il pouvait être élu jusqu’à trois fois de suite. C’est ainsi, où à peu près de même, dans les villes et bourgs dont les maires avaient le droit de sieger aux états.