Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/68

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séance. La noblesse y résista avec un courage qui lui fait le plus grand honneur ; elle se trouvait alors entre le ministere et le peuple, égallement résolue à résister, aux abus de pouvoir de l’un, comme à la fureur aveugle de l’autre.

Avant de faire l’ouverture des états, il était d’usage d’employer une séance, à reconnaître les pouvoirs des députés du tiers, qui seuls étaient élus ; enfin l’évêque qui les présidait, récitait à haute voix une prière assez longue. Avant de se soumettre à cette formalité, le tiers prétendit, que les états devaient convenir dabord, qu’une représentation égalle aurait lieu, entre le tiers et les autres ordres, c’est à dire qu’il serait aussi nombreux à lui seul, que la noblesse et le clergé, et que les voix seraient prises individuéllement, au lieu d’être prise par ordre comme auparavant. On doit se rappeler que c’était la forme, que l’archevêque de Toulouse avait mentionné, en dissolvant les notables. Le tiers prétendit aussi, qu’une repartition égalle des impositions serait établi, et qu’il n’y aurait plus, qu’un seul rôle commun à tous les ordres.

La noblesse était disposée à accorder ce dernier article, mais cependant fit la remarque, que l’on ne pouvait rien discuter, avant que les états n’eussent été ouverts, suivant la forme accoutumée.

Le tiers était résolu à chercher dispute, et ne voulut jamais consentir, à laisser les états faire leur ouverture, avant qu’on ne lui eut accordé sa demande. La noblesse alors, refusa forméllement de parler d’aucune affaire, avant l’ouverture des états ! dans le fait c’était fort sage, car avec les