Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/72

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Cependant, le tumulte continuait avec la même fureur, tous les gentils-hommes s’étaient rendus à la salle des états, et s’étant formé en ligne afin de pouvoir mieux se défendre, ils attendaient l’attaque dont on les menaçait *. Mais les brigands qui n’avaient pas craint d’attaquer les gentils-hommes, lorsque le hazard les avait fait rencontrer seuls dans les rues, balancerent lorsqu’ils virent que leurs victimes était determinées à une défense terrible, et n’osant forcer les portes de la salle, où entrer d’assaut par les fenêtres ; ils penserent qu’un sùr moyen d’en venir à bout, sans courir de grands risques, était d’entourer la salle de bois, et d’y mettre le feu.


Dans ce moment d’attente, où l’inquiétude comme on le doit penser était fort grande : entouré d’une multitude immense, qui poussait des hurlemens éffroyables, un homme se présenta à une fenêtre sur le derriere avec un fusil ; la noblesse crut, que l’assaut allait commencer, un coup de fusil partit et l’homme tomba dangereusemetn bléssé ; quand on vit qu’il n’était suivi de personne, on regarda par la fenêtre, et on le vit seul, baigné dans son sang ; il appella, on vint à lui ; hélas c’était un homme du peuple, qui apportait des armes, à son protecteur qui était dans la salle. On fut tellement affligé de ce malheur que l’on fit sur le champ même, une souscription en sa faveur, qui se monta à plus de cinq cent Louis.


Heureusement le comte de Thiars, (quoique pas tres faché, a ce qu’il semblait alors de voir l’émeute, ne voulant, cependant pas, que les choses fussent poussées trop loin), avait envoyé au commencement du tumulte, ordre aux troupes qui étaient à la distance déterminée pendant les tenues d’états, d’avancer au plus vite ; un régiment de dragon parut tout à coup sur les minuits.

On peut juger de quelle transe, sortirent les gentils-hommes