Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/82

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pas du ètre tournée contre la noblesse, dont un grand nombre répandit des sommes considérables, pour le soulagement de la classe indigente, non seulement de ses vassaux, mais encore plus particulierement, des habitans de Paris.

Le Duc d’Orleans, cherchant toujours à s’acquérir la popularité, fit allumer des feux à ses frais, dans tous les carrefours près de son palais ; les papiers parlaient avec emphase de sa générosité, et rapportaient les sommes, qu’il avait envoyé aux differents curés des paroisses, pour le maintien des pauvres.

Il est, sùr qu’on leur en avait parlé, mais il est fort douteux, s’ils toucherent rien de ce qu’on leur avait offert : je crois vraisemblable, que le futur citoyen Egalité, acquit dans cette occasion, l’avantage d’une réputation de générosité et de charité, sans cependant vuider ses coffres : petite manoeuvre, dont bien d’autre riches ont souvent fait usage, dans tous les pays du monde.

Necker avait toujours la faveur publique, à peine osait on exprimer une opinion contre lui ; sa fille Mde. de Staal publia une lettre sur l’Émile de Rousseau, qu’elle eut la modestie de dater au temple de la vertu, chez le premier restaurateur de France ; elle lui fit, à la fin de son ouvrage, un compliment emphâtique, dans lequel elle ne faillit pas grande cérémonie pour déclarer, que le plus grand présent, que le ciel dans sa bonté, eut jamais fait aux hommes, était le sage qu’il lui était permis d’appeller son père. La postérité pourra-t-elle croire, que l’opinion publique