Page:Latocnaye promenade dans l irlande.djvu/194

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n’auraient pu passer leur temps plus agréablement dans aucun pays.

Le voisinage de Galway, est le plus aride et le plus caillouteux de l’Irlande, quoique la pierre à l’Est de la riviere étant pierre à chaux, les morceaux que l’on a réussi à nettoyer, sont assez fertiles. C’est une remarque assez singuliere et que j’ai fait souvent : plus le pays est laid, plus les femmes sont jolies et tentantes ; elles sont charmantes ici ; Conomara, que l’on dit le pays le plus abominable de la nature, doit être habité par des Anges. Sur cette belle refléxion, ayant déjà pensé à l’aller visiter je confirmai ma ma résolution.

Il est fort extraordinaire que ce vaste pays, qui forme une partie du Comté de Galway et qui n’est pas à quinze milles de la ville, y est beaucoup moins connu que des isles dans l’Océan pacifique. Entre les personnes auxquelles j’ai demandé des informations, les unes m’ont répondu vaguement, d’autres m’ont fort engagé à ne pas aller visiter ce pays barbare, dans lequel disaient elles, je ne trouverais même pas une pierre seche pour m’asseoir et où les habitans en très petit nombre étaient aussi sauvages que les Iroquois. Plus on en disait et plus je sentais s’augmenter le désir de connaitre ce pays si redoutable. Les gens à Galway en étaient autrefois si éffrayés, qu’ils avaient gravés sur la porte qui y conduisait ; Oh ! God ! deliver us of the ferocious O’Flaharty’s, et de plus ils avaient décrétés que tout homme du nom d’OFlaharty, qui passerait la nuit dans la ville, serait puni de mort.