Page:Latocnaye promenade dans l irlande.djvu/280

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Etant à Scotstown je passai la riviere sur la glace, quoiqu’elle fut presqu’entierement cachée sous l’eau et je fus voir les manufactures de Paisley ; elles sont vraiment surprenantes par leur immensité ; les instrumens seuls de la manufacture que je visitai, avaient coutés plus de vingt mille livres sterlings aux propriétaires. On conviendra qu’il faut diablement faire des cravattes et des jupons de mousseline pour payer de tels frais et encore n’est-ce rien en comparaison de celle de Lanark, dont je parlerai après.

Je quittai Glasgow encore seul et contre mon ordinaire, je pris une place dans le coche qui me conduisit jusqu’à Falkirk ; je fis le reste du chemin à pied et traversant le Forth malgré les glaces à Alloa, j’eus le plaisir de me retrouver dans le pays où j’avais d’abord reçu l’hospitalité et où je la reçus encore, chez Mr. Bruce of Kennet et chez le Major Mayne, chez qui j’avais demeuré très longtemps. Suivant de là, le cours du Forth, près des mines de fer où plutôt terre de fer, car dans certains endroits, le sol entier semble être de ce métal, je passai la riviere à Queen’s Ferry, et arrivai enfin à Edimbourg.

C’était bien la même ville les mêmes édifices, les mêmes places, mais les manières avaient bien changées depuis mon départ. Tout le monde était armé : les Médecins, les Avocats, les Procureurs, même les Ministres de l’Evangile et les Professeurs de Collège exerçaient, et suaient sous le harnois des grenadier. * Je ne dis pas que ce ne fut très