Page:Latocnaye promenade dans l irlande.djvu/315

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disperser sans le moindre ménagement : ils passerent dans un clin d’oeil (pour ainsi dire) de l’audace à l’épouvante, et la plupart s’emprèsserent de se soumettre à ce que l’on éxigeait d’eux.

Il est fort extraordinaire qu’à cette époque, les troubles d’Armagh se renouvelèrent et que les querelles de religion de ce comté servirent puissament à appaiser les troubles politiques des Irlandais unis, comme ceux-cy quelques mois auparavant, avaient presque totalement fait disparaitre ceux d’Armagh.

Le renouvellement des divisions religieuses d’Armagh, a été suivi d’assassinats horribles et de revenges épouvantables, d’un parti sur l’autre ; les Orange Men accompagnaient les Magistrats, lorsqu’ils allaient faire quelque expédition et plusieurs parmi eux ayant été united, ils découvraient les armes et commettaient souvent des éxcès, que l’on doit toujours attendre des basses classes du peuple, lorsqu’elles ont les armes à la main et se voyent protégées. Les Catholiques ne pouvaient pas absolument être reçu parmi les Orange Men, même après avoir prêté le serment de fidélité. La plupart des habitans de cette partie, faisaient serment de n’avoir jamais été Irlandais unis, de ne l’être jamais et même de ne savoir ce que c’était. Dans le fait, leur querelle étant d’une autre nature, il est fort simple de penser qu’ils ne l’ayent pas abandonné pour se joindre aux autres.

J’ai connu un brave commandant qui ne voulait absolument se servir d’aucuns des deux partis et était toujours prêt à secourir l’opprimé et le plus faible de quelque parti