Page:Latocnaye promenade dans l irlande.djvu/348

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l’on fasse plus de charité publique, et c’est peut-être par cette raison, qu’il n’en n’est pas non plus, où il y ait plus de mendians : les derniers troubles et la continuation de la guerre avaient laissé sans travail, un nombre immense de pauvres ouvriers ; on m’a plusieurs fois assuré que dans la seule ville de Dublin, on en comptait plus de vingt mille ; un comité s’était formé de personnes respectables, qui s’était chargé de distribuer les charités qu’on avait recueilli pour eux : ces distributions montaient à environ quatre cents livres sterlings par semaine, et cependant on n’a jamais pu donner plus de cinq pences aux malheureux qui se présentaient, tant leur nombre était considérable. Une pitance aussi modique, était cependant capable d’engager des pauvres à se rendre à Dublin de toutes les parties de l’Irlande : il est inimaginable le nombre de Mendians que l’on y voyait journellement et le dégout qu’ils inspiraient.

Tout le monde parle de la paresse des gens du commun en Irlande et on ne cherche aucun moyen de les en guérir : les charités, quelques faibles qu’elles soient, attirent dans la capitale plus de misérables qu’on en voit dans le reste du Royaume, le grand objet de l’administration devrait être de les éloigner. Ce n’est pas tant aux besoins présens du moment que l’on doit penser, qu’à empêcher qu’ils ne se renouvellent : il faudrait donc encourager l’industrie et non, la fainéantise.

La classe industrieuse est certainement plus digne des secours du public : les fileuses par éxemple qui dans ces derniers temps, ne vendaient pas le fil beaucoup plus cher que