Page:Latocnaye promenade dans l irlande.djvu/41

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cérémonie le lendemain et vous envoie une carte d’invitation à trois où quatre jours de distance. Il est sùr qu’il est assez singulier, d’obliger un voyageur à rester aussi longtemps dans une petite ville, où il n’a point de connaissance, pour lui procurer enfin le plaisir de voir de belles pièces d’argenterie, bien luisante sur le buffet, des domestiques en livrées, une grosse piece de bœuf au bout de la table et des questioneurs enragés autour ; mais enfin c’est l’usage et on croit faire une tres grande politesse, en ne vous invitant pas dès le premier jour ; il y a cependant dans toutes les villes des gens qui suivent la bonne vieille coutume, ainsi la seule chose à faire, c’est de tâcher d’avoir des lettres pour des gens d’un état différent et alors on passe son temps assez agréablement.

Cette maniere déplut fort à Mr. Twiss et comme dans le monde, le désagrement comme l’ennui, est une monnaie qui se donne et se reçoit, les siennes par conséquent, furent aussi loin de plaire : il acheva son voyage aussi vite qu’il put sans presque s’arrêter et à son retour, il publia une cinquantaine de pages, non pas tant sur ce qu’il avait lui même observé, que sur le rapport de voyageurs, il y a quatre où cinq cents ans ; il est sùr que ses rapports sont forts originaux, particulierement sur la maniere dont les filles faisaient le pain à Cork, en 1400. Il se permit aussi quelques plaisanteries sur les pelures de pommes de terre et sur les jambes des dames ; avec tout la véracité possible, ceci est un article fort délicat et on doit garder pour foi, toutes les observations que l’on a été assez heureux, de faire à ce sujet. Cela déplut extrêmement