Page:Latocnaye promenade dans l irlande.djvu/48

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qu’il vous chargeat une guinée ou deux, pour l’usure de ses dents mâchelieres.

J’ai entendu parler d’un de ces Messieurs, qui chargeait régulièrement son client, pour avoir pensé à lui pendant son diner. Un d’eux, pendant que j’étais à Dublin, fut chargé par une dame à la campagne de porter une lettre à sa sœur : mon homme aussitôt arrivé en ville, prend une voiture et se rend chez elle, et comme elle était absente, il revint ainsi quinze jours de suite, lorsqu’à la fin l’ayant rencontrée, il lui remit sa lettre avec un mémoire de quinze guinées, pour ses peines et frais. Je ne finirais pas si je racontais toutes les histoires qui courent sur leur compte ; on pourrait leur appliquer la réponse de Lord Chesterfield, a Mademoiselle Chardleigh, (depuis Duchesse de Kingston,) qui se plaignait, qu’il était bien cruel, que l’on cherchat à détruire sa réputation en faisant courir le bruit dans la ville, qu’elle était accouchée de deux enfans ! " oh, dit-il," " cela ne doit pas vous inquiéter, vous savez bien qu’on ne doit jamais croire, que la moitié de ce qu’on dit."

Il m’a semblé, que dans la jurisprudence Anglaise, on emploie beaucoup trop la formule du serment, on fait jurer à tout bout de champ, et l’on semble y attacher beaucoup d’importance : n’est-il pas évident que l’homme sans foi, n’aura pas grande peine à charger sa conscience d’un crime de plus, s’il prévoit qu’il puisse lui être utile, et que l’homme de bien, n’a pas besoin de cette formalité. Voici une petite histoire qui explique allez bien, ce que je viens d’avancer.