Page:Latocnaye promenade dans l irlande.djvu/68

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lui demander en ricannant, Ken ye, one Robin Adair, et il répondait, I ken the dil.

C’est fort bien pour ce temps là, mais comme je suis un auteur impartial et qu’il faut rendre justice à tout le monde, je suis bien convaincu que si la bataille avait encore lieu, l’Ecosse l’emporterait cette fois.... pourvù que je ne sois pas un des combattans, c’est tout ce que je demande.

Suivant les détours d’une vallée romanesque, resserée dans des montagnes escarpées et qui sont pour la plupart couvertes de bois et de verdure jusqu’au sommet, j’arrivai à Belvue, chez Mr. Peter Latouche. Mde Latouche a u»e écolle de vingt quatre jeunes filles, qu’elle maintient à ses frais, et dont elle est elle-même la maitresse d’Ecolle. Lorsqu’elles sont d’age, elle les dote et les marie à de bons laboureurs. Ceci est un des amusemens les plus nobles et les plus raisonnables dont j’aye vu des gens riches s’occupper. Rien dans le monde n’est fait pour changer plutôt la face d’un pays, qu’une succession de jeunes femmes vertueuses accoutumées au travail, à l’industrie et au bien être qui les suit.

Comme à mon ordinaire, je me suis souvent promené dans les environs, entrant dans les cabanes des paysans et causant avec eux : c’est là, que l’on voit souvent la fausseté de ces réputations usurpées de bienveillance, mais aussi lorsqu’elles sont fondées sur la vérité, c’est là que l’on en voit le vrai triomphe. Grand nombre de maisons étaient assez propres et bien tenues, une honnête industrie y fixait l’aisance ; ceux mêmes parmi les paysans dont l’humanité