Page:Launay - Étrennes aux grisettes, 1790.djvu/14

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contrat obligatoire, au profit du sieur Quidor, sauf les conditions tacites entre l’un et l’autre, elle se rappellera toujours avec reconnoissance que pendant son administration, les grisettes n’auroient osé porter la moindre atteinte à son commerce sans être sévèrement punies de leur témérité. Il est vrai que sous Pierre le Noir il existoit des abus sans nombre, qui sont disparus avec lui. Lui-même en avoit introduit beaucoup auxquels il savoit trouver son compte. Par-tout il lui falloit des intérêts, par-tout il avoit eu l’adresse d’acquérir des droits : on sait combien celui qu’il s’étoit créé sur les lanternes étoit considérable ; celui que lui payoit l’exposante ne l’étoit pas moins ; mais elle peut assurer que jamais elle ne fut si énormément lézée que depuis son départ de la police, et soit dit sans vous offenser, monsieur le maire, toutes ces circonstances lui donnent lieu plus qu’à qui que ce soit de regretter Pierre le Noir et son administration. Elle en a fait publiquement l’aveu ; ce n’est qu’avec sensibilité qu’elle se rappelle la disgrace de celui-ci ; et s’il étoit en son pouvoir, en revanche de la protection spéciale qu’il a toujours accordé à son commerce, elle le revêtiroit pleinement du droit de lanterne et de tous accessoires.