Page:Laurenceau - Le Petit neveu de l'Arretin, ouvrage posthume trouvé dans le portefeuille de son grand oncle, BnF Enfer-373, 1800.djvu/57

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Quand d’un perfide amant la fuite clandestine
Annonçait à ta motte un déficit de pine,
Et d’un nouveau veuvage effrayait tes appas ?
À quels excès souvent ne nous forces tu pas,
Amour ! Et quels moyens ne met pas en usage
Un con dont un vit cher déserte l’œsophage ?
Aux prières, aux pleurs avoir encor recours,
Au ton du suppliant abaisser ses discours
Est la branche dernière où son espoir s’accroche ;
Du moins allant au diable, elle ira sans reproche.

Anne, ma sœur dit-elle, entends-tu les tambours ?
Entends-tu battre aux champs ? Sortis de nos faubourgs
Les troyens par troupeaux, courent à leurs navires ;
La voile déployée appelle les zéphires,
Et les mousses joyeux de quitter nos climats,
Ont couronné de fleurs les pouppes et les mats.
Si mon con dut s’attendre au départ du perfide,
Il en pourra, ma sœur, supporter tout le vide,