Page:Laurent Tailhade - La Noire Idole - Leon Vanier editeur - 1907.djvu/22

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ciennes jouxtantes à ce prostibule se lever après avoir diagnostiqué d’un œil expert l’état du malade, et lui proposer une piqûre, avec le même air dont entre fumeurs on s’offre du tabac.

Maurice Talmeyr (Les Possédés de la morphine) cite le cas d’une pierreuse qui, par dégoût des obligations professionnelles, recourait à la Pravaz. Premier que de subir le client, elle s’injectait quelques centigrammes, fermait les paupières ; la demi-anesthésie morphinique lui rendait presque tolérable son esclavage et l’odieux labeur de chaque soir.

Il appartenait aussi au monde ignorant et vaniteux de la noce fashionable, ce fils de banquier mort avec son amie, dans une hideuse maison meublée du faubourg Saint-Honoré, après huit jours de morphinisation ininterrompue. Il avait pris goût à ces redoutables pratiques dans une maison de santé où sa famille l’avait interné par esprit d’économie !

Elle menait la vie à grandes guides, cette