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I

Pierre Vardouin



Tandis que saint Louis régnait à Paris, Pierre Vardouin goûtait à Bretteville les douceurs d’une royauté non contestée. A coup sûr il n’eût pas été le second à Rome, mais il était certainement le premier dans son village. Il suffira d’un mot pour faire comprendre de quel respect, de quelle vénération on entourait ce grave personnage. Il était : Maître de l’œuvre. C’était ainsi qu’on désignait les architectes avant le seizième siècle. Les moindres détails de l’ornementation et de l’ameublement étant aussi bien de son ressort que la construction des édifices et la direction des travaux, le maître de l’œuvre devait joindre à une étude approfondie de son art des connaissances vraiment encyclopédiques. A lui de bâtir les châteaux forts des seigneurs ; à lui de bâtir les monastères et les églises. Ce dernier attribut lui donnait aux yeux du vulgaire un caractère sacré, presque sacerdotal. Aussi les maîtres de l’œuvre partageaient-ils souvent les honneurs réservés aux nobles et aux abbés. On