Page:Lavalley - Légendes normandes, 1867.djvu/147

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sévères, prenaient tous les tons dont s’éclairent les natures passionnées.

— Marie, François, allons donc, petits fainéants ! s’écria Pierre Vardouin en remarquant pour la première fois l’immobilité de sa fille et de son apprenti. Courez tous les deux chercher du vin, du meilleur et du plus vieux ! Courez vite et mettez, s’il le faut, la maison au pillage. Je veux fêter dignement le retour de ce cher Henry !

Les jeunes gens ne se le firent pas répéter. Ils descendirent quatre à quatre les marches de l’escalier et entrèrent dans le caveau. Quand ils en sortirent, ils s’arrêtèrent un instant pour reprendre haleine.

— Quelle heureuse rencontre nous avons faite là ! dit François en retenant à grand’peine contre sa poitrine plusieurs bouteilles de grès.

Marie portait à la main une lampe à trois becs, qu’elle venait d’allumer.

— Mon père est d’une humeur charmante, dit-elle. C’est l’occasion de lui parler de votre avenir.

— Laissons agir mon nouveau protecteur. Oh ! l’excellent homme ! Vous ne sauriez imaginer, Marie, toutes les promesses qu’il m’a faites,