Page:Lavalley - Légendes normandes, 1867.djvu/43

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— J’y vais, mon père, dit Marguerite.

Avant de sortir, elle se retourna vers le marquis, mit un doigt sur sa bouche et fit un signe de tête que le vieillard n’eut pas de peine à traduire ainsi :

— J’obéis, mais je n’ignore pas qu’on me trompe !

Le marquis ferma lui-même la porte de la chambre. Lorsqu’il se trouva seul en face de l’abbé, tout son calme sembla l’abandonner.

— Parlez maintenant ! dit-il d’une voix émue. Qu’y a-t-il ?

— On s’est introduit ce soir dans le jardin.

— Un maraudeur ?

— Un espion envoyé par le Club.

— Nous sommes donc découverts ?

— Pas encore. Mais on croit que nous sommes des agents de Pitt.

— Si ce n’est que cela, dit le marquis en souriant, rassurez-vous, cher abbé ; nous en serons quittes pour la peur. Je me charge de rassurer ces messieurs de la Société populaire.

— C’est toujours un danger de paraître devant eux.

— Sans doute. Toutefois, personne ne nous connaît ici. Nous n’avons rien à craindre.