Page:Lavalley - Légendes normandes, 1867.djvu/68

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campagnes qui s’étendaient à perte de vue autour de lui, et des larmes s’échappèrent de ses yeux ; car la nature ne se montre jamais avec plus d’attraits que lorsqu’on est exposé à mourir.

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Cependant le jeune homme chassa bien vite ces tristes pensées. D’ailleurs, la foule murmurait de nouveau.

Barbare leva les yeux au ciel. Après avoir contemplé cette voûte d’azur qui s’arrondissait à l’infini au-dessus et autour de lui :

— Ma mère, dit-il, respectait ce signe que je vais arracher… Mais ne sert-il pas de ralliement aux ennemis de la Révolution ?

Tout en parlant de la sorte, il tira de son sein la petite croix de Marguerite. Il la tint longtemps, avec amour, sur ses lèvres ; puis il la remit religieusement sur son cœur.

Quelques minutes après, Barbare était suspendu par les mains, à deux cents pieds au-dessus du sol.

Un cri d’effroi s’échappa de toutes les poitrines. Les femmes se couvrirent les yeux.

Barbare avançait toujours, en s’aidant des pieds et des mains. Il était déjà arrivé au milieu de sa course, lorsqu’