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PRÉFACE.



S’il est une étude d’une indispensable nécessité c’est bien certainement celle de la langue maternelle. Les meilleurs esprits en ont toujours proclamé la haute importance.

Et cependant, que de gens ne voyons-nous pas tous les jours chercher à faire étalage de science littéraire, à qui nous pourrions avec raison adresser le reproche d’ignorer les rudimens de cette science : la grammaire. Hommes imprévoyans, ils veulent élever l’édifice dé leur renommée, sans avoir songé à sa base ! Ils ambitionnent notre admiration, et ils n’ont pas su prendre le soin d’éviter d’abord le ridicule, qui, sur notre moqueuse terre de France, fait des blessures dont on guérit si rarement. Oui, tout homme qui estropiera la grammaire, ne devra jamais se flatter d’exercer une grande influence intellectuelle sur ses concitoyens. Il verra , avec amertume, malgré toute son éloquence, le rire dédaigneux effleurer les lèvres de ses lecteurs ou de ses auditeurs, et détruire peut-être le germe d’une