Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/127

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cliers sous les coups et sous les chocs. Le roi et ses hôtes attendirent longtemps avant de passer outre ; le temps s’écoulait vite parmi ces divertissements.

Joyeux ils chevauchèrent devant le vaste palais. On voyait de tous côtés flotter, sur les selles des dames richement vêtues, des caparaçons bien coupés et magnifiquement ornés. Les hommes de Gunther s’avancèrent.

Sans retard ils conduisirent les étrangers à leurs appartements. Pendant ce temps, Brunhilt jetait ses regards sur Kriemhilt, qui était vraiment belle. L’éclat de son teint luttait avec avantage contre la splendeur de l’or.

On entendait retentir de tous côtés dans la ville de Worms les cris de joie des guerriers. Gunther ordonna à Dancwart, son maréchal, de prendre soin d’eux. Celui-ci s’occupa aussitôt de loger convenablement toute leur suite.

Dans les salles et en plein air, on servait à manger : jamais hôtes ne furent mieux traités. Tout ce qu’ils désiraient était à leur disposition. Le roi était si riche que nul n’essuya un refus.

On les servait en toute affection, sans nul mélange d’inimitié. Le roi s’assit à table avec ses hôtes. On pria Siegfrid d’occuper la place qu’il avait eue jadis. Maints vaillants hommes allèrent prendre leur siège avec lui.

Douze cents guerriers étaient assis là à table, en cercle. Brunhilt, la reine, pensait en elle-même que leur homme-lige était le plus riche du monde. Pourtant elle lui voulait encore assez de bien pour ne point le mettre en péril.

Vers le soir, le roi présidant au banquet, plus d’un riche vêtement fut souillé de vin répandu ; car les échansons devaient suffire à toutes les tables. Le service était fait avec une activité extraordinaire.