Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/218

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vous charger. Je vous comblerai de biens et je vous donnerai de magnifiques vêtements.

« À aucun de mes amis que vous pourrez voir à Worms près du Rhin, vous ne direz que jamais vous ayez vu mon humeur assombrie. Vous offrirez mes services à tous ces héros hardis et bons.

« Priez-les de consentir à ce que le roi leur demande et à me tirer ainsi de ma peine, car les Hiunen pourraient croire que je suis sans ami. Ah ! si j’étais un chevalier, j’irais moi-même vers eux.

« Dites aussi à Gêrnôt, mon noble frère, que nul ne lui est plus dévoué que moi. Priez-le d’amener en ce pays nos meilleurs amis, afin qu’il m’en revienne de l’honneur.

« Dites bien à Gîselher, qu’il songe à cela, que jamais je n’ai éprouvé nulle peine de son fait. Mes yeux le verront avec bonheur, car je l’aime tendrement pour la grande fidélité qu’il m’a montrée.

« Expliquez à ma mère les honneurs dont je jouis ici. Et si Hagene de Troneje refusait de les accompagner, qui donc leur montrerait le chemin à travers le pays ? Car depuis son enfance la route qui mène chez les Hiunen lui est bien connue. »

Les envoyés ignoraient le motif pour lequel ils ne pouvaient laisser Hagene de Troneje aux bords du Rhin. Ils s’en repentirent depuis. Avec lui maints guerriers furent voués à une mort cruelle.

Ou leur donna lettre et message. Ils emportaient beaucoup de richesses et pouvaient vivre grandement. Etzel et sa belle femme leur donnèrent congé, et ils partirent revêtus de bons habillements.