Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/275

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Etzel, le riche, avait appliqué à une construction ses soins, son argent et un immense travail. Il avait fait élever dans un vaste burg un palais, des tours, des appartements sans nombre

Et une salle royale, longue, haute et large, parce que tant de guerriers le venaient visiter en tout temps. Sans le reste de la suite, douze nobles et puissants rois étaient près de lui. Et toujours il avait à ses côtés plus de guerriers estimés.

Qu’aucun souverain ne s’en attacha jamais, d’après ce que j’ai appris. Entouré de ses parents et de ses hommes-liges, il vivait en une haute félicité ; ce bon prince avait l’âme réjouie du bruit des passes-d’armes auxquelles se livraient les chevaliers agiles.

XXX. COMMENT HAGENE ET VOLKÊR FIRENT LA GARDE

Le jour était à sa fin et la nuit approchait. Les guerriers, fatigués du chemin, s’inquiétaient de savoir où ils trouveraient une couche, et quand ils se reposeraient. Hagene s’en occupa et bientôt ils l’apprirent.

Gunther parla au roi : — « Que Dieu vous accorde une vie heureuse. Nous voulons aller dormir ; donnez-nous congé, et si vous l’ordonnez, nous viendrons demain de bonne heure. » Le roi se sépara joyeux de ses hôtes.

On vit alors les étrangers pressés de tout côté. Volkêr, le très hardi, parla aux Hiunen : « Comment osez-vous ainsi marcher devant les pieds de ces chefs ? Si vous ne voulez vous en abstenir il vous en arrivera malheur.

« J’assénerai sur l’un de vous un tel coup d’archet, que