Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/313

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un grand et terrible fracas. Oh ! que de javelots acérés on lança aux Burgondes.

Irnfrit, le hardi, courut vers le ménestrel ; mais il reçut grand dommage de sa main. Le noble joueur de viole atteignit le landgrave à travers son casque épais ; il était au comble de la fureur.

Le seigneur Irnfrit frappa le hardi ménestrel si fort que sa cotte de mailles en fut lacérée, et que toute son armure fut couverte d’une flamme sanglante. Pourtant le landgrave tomba mort au pied du joueur de viole.

Hâwart et Hagene s’étaient rencontrés. Celui qui les vit assista à des prodiges. Aux mains de ces héros, les épées retombaient rapides, mais Hâwart devait succomber sous les coups de l’homme du pays burgonde.

Quand les Tenen et les Duringen virent leurs maîtres morts, une épouvantable mêlée s’engagea devant le palais avant que par la force de leurs bras ils pussent atteindre la porte. Maints heaumes et maints boucliers furent hachés en cet endroit.

— « Arrière, s’écria Volkêr et laissez-les entrer ; ils ne parviendront jamais au but qu’ils poursuivent. En peu de temps ils succomberont dans la salle, et ils gagneront en mourant les présents qu’a promis la reine. »

Quand ces hommes audacieux eurent pénétré dans la salle, plus d’un eut la tête abattue et trouva la mort sous leurs coups précipités. Il se battit bien, le hardi Gêrnôt ; ainsi fit également Gîselher, la bonne épée.

Mille et quatre étaient entrés dans le palais. Les épées rapides en tournoyant lançaient des éclairs. Tous ceux qui étaient entrés furent tués. On put raconter des merveilles des Burgondes.