Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/315

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des ennemis. On crut qu’il était tué ; mais il reparut sain et sauf.

La terrible lutte dura jusqu’à ce que la nuit y mit fin. Les étrangers se défendirent ainsi qu’il convient à de bons héros pendant tout un long jour d’été contre les hommes d’Etzel. Ah ! que de braves combattants tombèrent morts devant eux.

Ce fut au solstice d’été que ce grand massacre eut lieu, et que dame Kriemhilt vengea ses afflictions de cœur sur ses plus proches parents et sur maints guerriers. Depuis lors le roi Etzel ne connut plus la joie.

Elle n’avait point prévu un si grand carnage. Dans son cœur, elle avait espéré mener les choses à ce point que nul autre que le seul Hagene n’eût perdu la vie. Mais le mauvais démon étendit le désastre sur tous.

Le jour était écoulé ; ils avaient angoisses et soucis. Ils pensaient qu’une prompte mort valait mieux pour eux que de souffrir longuement en d’atroces douleurs. Ces fiers et adroits guerriers désiraient faire la paix.

Ils prièrent qu’on voulût conduire le roi vers eux. Brillants de l’éclat de leurs armes et teints de sang, ces héros et les trois princes sortirent du palais. Ils ne savaient à qui se plaindre de leurs maux effroyables.

Etzel et Kriemhilt s’avancèrent tous deux. Le pays était le leur ; ce qui augmenta la troupe qui les accompagnait. — Le roi dit : — Maintenant, parlez, que voulez-vous de moi ? Vous croyez obtenir la paix ; mais cela peut difficilement se faire.

« Après les maux affreux que vous m’avez fait souffrir, jamais tant que je vivrai, vous ne jouirez de la paix. Vous avez tué mon enfant et un si grand nombre de mes parents.