Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/48

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« Mais le plus prodigieux faits d’armes qui ait eu lieu, le premier et le dernier qu’on ait vu, celui-là la main de Siegfrid très héroïquement l’accomplit. Il amène de puissants prisonniers au pays de Gunther.

« Il les dompta par la force, cet homme si beau. Le roi Liudgêr doit en souffrir le dommage, ainsi que son frère Liudgast, du pays des Sahsen. Maintenant écoutez mon récit, noble reine.

« La main de Siegfrid les a pris tous deux. Jamais on ne conduisit en ce pays des prisonniers en aussi grand nombre, qu’il en vient maintenant vers le Rhin, par suite de ses brillants exploits. »

Aucune nouvelle ne pouvait être plus agréable à Kriemhilt. — « On en amène cinq cents non blessés ou plus, et des blessés, sachez-le, ô dame, quatre-vingts brancards rougis de leur sang. La main du hardi Siegfrid a frappé la plupart d’entre eux.

« Ceux qui par outrecuidance avaient provoqué les hommes du Rhin, sont maintenant prisonniers du roi Gunther. On les amène avec joie dans ce pays. » De splendides couleurs s’épanouirent en fleurs sur ses joues lorsqu’elle apprit cette nouvelle.

Son beau visage devint couleur de rose, quand elle sut qu’il s’était tiré avec bonheur de si grands dangers, Siegfrid le beau jeune homme. Elle se réjouit aussi pour ses fidèles, ainsi qu’il y avait motif de le faire.

Elle parla, la vierge digne d’amour : — « Tu m’as dit de bonnes nouvelles. Tu en auras pour récompense un riche vêtement. Je te ferai porter dix marcs d’or. » On fait volontiers de pareils récits à des dames puissantes.

Au messager on donna sa récompense, l’or et le vête-