Page:Lavignac - Le Voyage artistique à Bayreuth, éd7.djvu/176

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geoise à laquelle on accède par quelques marches : en haut du perron, une porte à voussure avec des bancs de pierre. Devant la maison, un tilleul au milieu d’un massif d’arbustes, et devant le tilleul, un banc. Le coin de gauche est formé par la demeure, plus modeste, de Hans Sachs ; la porte de son atelier de cordonnier, divisée horizontalement en deux vantaux, ouvre directement sur la rue et est ombragée par un sureau touffu. La maison a, du côté de la ruelle, deux fenêtres, dont la première appartient à l’atelier, et la seconde à la chambre de l’apprenti David.

L’acte se passe pendant une belle soirée d’été, la nuit tombe peu à peu. David et d’autres apprentis ferment avec des volets les boutiques de leurs maîtres, tout en chantant et en célébrant d’avance la fête de la Saint-Jean qui doit avoir lieu le lendemain. Les garnements accompagnent de leurs lazzi leur camarade David en essayant d’imiter la voix de Madeleine, qui sort sans bruit de la maison de l’orfèvre, un panier au bras, et appelle à voix basse son amoureux, à qui elle apporte des friandises, mais auquel elle veut avant tout demander des nouvelles de l’examen de chant qui a eu lieu le matin. Le chevalier est-il sorti victorieux de l’épreuve ? Sur la réponse négative de David, elle lui retire vivement le panier, dans lequel il plongeait déjà : il n’y a pas de récompense pour le porteur de mauvaises nouvelles ; et elle rentre à la maison en manifestant sa désolation par des gestes expressifs. Les apprentis, qui avaient suivi la scène de loin, se rapprochent de leur camarade penaud, qu’ils félicitent de la bonne fortune qu’il a d’épouser une vieille fille, et dansent autour de lui ; David, furieux, va leur distribuer des coups, lorsque Sachs, sortant de sa boutique, demande la raison de tout ce bruit et renvoie dans sa chambre le