Page:Lavignac - Le Voyage artistique à Bayreuth, éd7.djvu/306

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doration de l’Or ; à la scène III, Wotan et Loge disent quelques mots ensemble ; dans la Walkyrie, l’Octuor vocal de la Chevauchée, dont parfois les huit parties sont indépendantes ; dans Siegfried on ne peut pas considérer ainsi les quelques notes simultanées de Mime et de Siegfried à la fin du 1er  acte ; mais au 3e, au moment du réveil de Brünnhilde, il y a un véritable ensemble d’une douzaine de mesures, puis un autre, plus développé, qui termine la pièce ; dans le Crépuscule des dieux, les Nornes chantent bien un instant à la fois, mais à l’unisson ; ensuite Siegfried et Brünnhilde terminent leur Duo par quelques exclamations en 3ces ou 6tes ; autre ensemble de quelques mesures lorsque Siegfried et Gunther signent leur pacte le verre en main ; à la fin du 2e acte, un véritable Trio entre Brünnhilde, Gunther et Hagen ; au 3e acte, le séduisant Trio des Filles du Rhin, très développé, qui devient même Quatuor par l’arrivée de Siegfried.

Dans Parsifal on n’en trouve pas un seul.

On remarquera, dans cette énumération, que les ensembles n’ont jamais lieu qu’entre personnages ayant à exprimer des sentiments analogues. Partout ailleurs chacun parle à son tour, comme dans la tragédie classique, ce qui est beaucoup plus intelligible, et sans répéter les vers, ce qui est bien plus vivant.

Peu de choses sont connues sur la manière de composer de Wagner. Ce qui est certain, c’est qu’il écrivait d’abord son poème, et n’entreprenait de le mettre en musique que lorsqu’il était complètement achevé, parfois même après l’avoir laissé reposer plusieurs années : le poème de Tannhauser fut terminé en 1843, et la musique en 1845 ; le poème de l’Or du Rhin fut terminé en 1852, et la musique en 1854.

En ce qui concerne la musique, il la concevait comme