Page:Lavignac - Le Voyage artistique à Bayreuth, éd7.djvu/329

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de nouveau L’Appel du Roi, immédiatement suivi du Mystère du nom, et le rideau tombe.

3me  Acte.

Le 3me  acte n’ajoutera rien à la liste des motifs typiques ; mais tous y seront activement mis en œuvre. Pas au début, pourtant.

Tout d’abord, servant d’introduction, c’est la splendide Marche des Fiancailles, aussi joyeuse que pompeuse, suivie, dès le lever du rideau, d’un charmant chœur, gracieux épithalame ; arrive le Duo entre Elsa et Lohengrin ; là, peu après une belle phrase de Lohengrin, et dès qu’Elsa manifeste sa coupable curiosité, Le Mystère du nom se rappelle par deux fois ; le motif du Doute entre en jeu, toujours de plus en plus envahissant ; puis, une courte allusion au Cygne qu’Elsa croit voir, ou feint de croire voir ; enfin, quand elle a formulé la question fatale, Le Mystère du nom éclate furieusement ; lorsque Lohengrin vient de tuer Frédéric, Le Doute subsiste encore ; on emporte le corps, rappel du Jugement de Dieu ; Lohengrin annonce à Elsa qu’il va apprendre à tous qui il est, de nouveau Le Mystère du nom, suivi, cette fois, du Graal ! Est-ce assez explicite ?

Et quand, au dernier tableau, Elsa comparaît devant le Roi, les Nobles et les Guerriers, c’est encore par Le Mystère du nom, qu’elle a violé, qu’elle est annoncée ; à présent il s’est fait lugubre, et s’enchaîne directement avec le fatal Doute ; le motif d’Elsa ne paraît qu’en troisième, et se termine en mineur ; il semble être aussi honteux quelle-même. Quand on apporte devant le Roi les restes de Frédéric, Le Jugement de Dieu nous rappelle que c’est lui qui l’a frappé ; quand Lohengrin, en un récit des plus émouvants, raconte les splendeurs du Mont-