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LES GAIETÉS DU CONSERVATOIRE

arrivait à récolter généralement douze ou treize rarement vingt ou vingt-cinq.

Alors il rentrait, épuisé, remontait la harpe au septième étage, sans jamais en abîmer une moulure, et se couchait silencieusement par terre, à côté de la couchette informe où les enfants sommeillaient, ignorant même que leur père fût sorti.

Et le lendemain à cinq heures il repartait faire ses provisions.

Et la vie continua ainsi pendant trois ou quatre ans, jusqu’au jour où l’enfant, qui, je dois le dire, était un brave et intelligent travailleur, digne du dévouement de son père, obtint enfin le premier prix de harpe.

Depuis lors, je l’ai perdu de vue, mais sa carrière est assurée, et j’aime à croire qu’il ne laissera jamais son père dans le besoin.


Connaissez-vous un plus bel et noble exemple de dévouement paternel ?