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LES GAIETÉS DU CONSERVATOIRE

jamais pu savoir comment, pourquoi et par qui ce cadenas avait été placé. À l’appel du matin, tous les pensionnaires étaient présents. Cette fois, il avait su rentrer.


À l’usage de ceux qui n’étaient pas de première force en gymnastique, il existait un passe-temps plus sédentaire.

On allait chercher à la cuisine toutes les casseroles, chaudrons, couvercles, passoires et généralement tous autres ustensiles métalliques, et on les attachait à la queue leu-leu au moyen d’une très longue corde, dont un élève emportait un bout au troisième étage, tandis qu’un autre conservait l’extrémité inférieure dans la cave. Ces dispositions prises, il ne restait plus à chacun qu’à tirer alternativement son bout, comme font les ramoneurs avec leur hérisson, pour faire parcourir à toute cette ferraille l’étendue entière de l’escalier, s’accrochant à toutes les marches, se heurtant à la rampe, et produisant ainsi du haut en bas de la maison un vacarme que tous ceux qui l’ont entendu affirment être des plus réjouissants. Ils appelaient cela : jouer à l’orchestre de l’Opéra.


Un jour, un écureuil, appartenant probablement à l’un des pensionnaires, étant mort, on