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LES GAIETÉS DU CONSERVATOIRE

naître aux examens, je double le pas de façon à le rencontrer dans l’escalier.

Horreur !… Il vociférait à tue-tête, cherchant sans doute à se remémorer sa leçon :


\relative c'{
  c2^\<~\ff c8 e4 g8
  c1\fffff
  c2^\>~ c8 g4 e8
  c1\!\bar "|."
}
\addlyrics {
  Do __ Ré Mi Fa-a-a Sol __ La Si Do
}



Chacun sait depuis longtemps qu’

 

Il y a des gens qui se disent Espagnols,
Et qui ne sont pas du tout des Espagnols…

 

Ce qu’on sait moins, c’est qu’il y a beaucoup de gens qui se vantent d’être élèves du Conservatoire sans avoir le moindre droit à ce titre envié.

C’est ainsi qu’il faut considérer une bonne vieille dame, que j’ai connue il y a bien des années, et qui faisait un cours élémentaire de piano pour les enfants de six à douze ans. Elle m’avait prié, la pauvre femme, de visiter son cours tous les mois, pensant sans doute que ma figure, arrivant ainsi à des intervalles réguliers, produirait sur ses élèves l’effet qu’un épouvantail produit sur les moineaux, les terroriserait et les rendrait plus dociles.

Dès la première séance, il me fut impossible de lui cacher que toutes ses élèves, sans exception, possédaient un même défaut, fort rare, mais capital ; toutes jouaient outrageusement faux, ce que je n’avais jusqu’alors jamais observé au