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  Oxidation du Métal. 177

celle de l’acide, a plus d’affinité avec le métal, qu’il n’en a avec l’hydrogène ou la base acidifiable ; ou, ce qui revient encore au même, qu’il n’y a de dissolution métallique, qu’autant qu’il y a décomposition de l’eau ou de l’acide.

C’est de cette observation simple, qui a échappé, même à l’illustre Bergman, que dépend l’explication des principaux phénomènes des dissolutions métalliques. Le premier de tous & le plus frappant est l’effervescence, ou, pour parler d’une manière moins équivoque, le dégagement de gaz qui a lieu pendant la dissolution. Ce gaz dans les dissolutions par l’acide nitrique est du gaz nitreux ; dans les dissolutions par l’acide sulfurique, il est ou du gaz acide sulfureux, ou du gaz hydrogène, suivant que c’est aux dépens de l’acide sulfurique ou de l’eau que le métal s’est oxidé.

Il est sensible que l’acide nitrique & l’eau étant composés l’un & l’autre de substances qui séparément ne peuvent exister que dans l’état de gaz, du moins à la température dans laquelle nous vivons, aussitôt qu’on leur enlève l’oxygène, le principe qui lui étoit uni doit entrer sur le champ en expansion, il doit prendre la forme gazeuse, & c’est ce passage rapide de l’état liquide à l’état gazeux qui constitue l’effervescence. Il en est de même de l’acide sulfurique ; les mé-