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INTRODUCTION.

rythme. Sous le rapport acoustique, le son est la vibration des molécules des corps frappant régulièrement notre oreille. Selon que ces vibrations sont plus ou moins rapides, le son est plus aigu ou plus grave, ou bien, comme on dit vulgairement par erreur, plus haut ou plus bas. On appelle intervalle la différence des vibrations par rapport les unes aux autres. Nous n’avons à parler ici ni d’acoustique ni même de théorie musicale ; cependant il est nécessaire de savoir que les sons, diversement disposés, constituent ce que l’on appelle des gammes et que c’est le système combiné de ces gammes qui est la tonalité. Les changements de tonalité, aux différentes époques et chez les différents peuples, ont donné naissance aux grandes évolutions de l’histoire musicale.

Le rythme consiste à disposer les sons de telle façon que, de distance en distance, régulière ou irrégulière, un son apporte à l’oreille la sensation d’un repos ou d’un arrêt[1]. Si nous comparons la musique à la langue parlée, nous pouvons dire que les sons représentent les mots, et que c’est au moyen du rythme que ces mots sont reliés entre eux sous forme de phrases. De cette union du rythme et du son naît l’accent, par lequel ces mots et ces phrases prennent un sens précis et expressif : la musique est de toutes les langues celle dont l’accent est le plus souple et le plus délicat.

Ce sont les combinaisons des rythmes et des sons multipliées à l’infini, et dont la variété est aujourd’hui encore bien loin d’être épuisée, qui ont, de tout temps,

  1. Lussy (Matthis), le Rythme musical.