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HISTOIRE DE LA MUSIQUE.

santes, toutes ces grandes cérémonies du culte, toutes ces brillantes manifestations de la victoire chez ces nations qui furent les plus anciennes et les plus puissantes du vieux monde, se déroulent sur ces tableaux de pierre et partout la musique y joue un rôle important.

C’est un art à jamais perdu pour nous, mais qui dut être singulièrement florissant que celui dont il nous reste de tels vestiges. Il faut bien l’avouer, nous ne connaissons pour ainsi dire que l’extérieur musical de ces peuples. Nous savons, à n’en point douter, qu’ils avaient une musique d’un art fort avancé ; nous savons qu’ils l’employaient dans les fêtes religieuses, à la guerre et dans les repas ; nous savons qu’il se faisait force concerts de voix et d’instruments chez les particuliers, que ces peuples connaissaient les instruments à cordes, à vent et à percussion, les plus simples comme les plus compliqués. Mais arrêtons là notre science : pousser plus avant serait entrer dans le domaine de l’hypothèse.

Rappelons donc rapidement, avant de les décrire en détail, les principaux monuments sur lesquels nous trouvons des représentations musicales, et commençons par l’Égypte, car c’est elle qui renferme les plus riches trésors.

Thèbes, le tombeau de Ramsès iii (1250 avant J.-C.), l’intérieur des pyramides et les grottes d’El Berseh, avec les fresques, les sculptures, les papyrus, sont les monuments qui nous ont le mieux instruit sur la musique de ces peuples. Tantôt nous voyons pour tout orchestre un chanteur accompagné par des hommes et des femmes battant des mains, tantôt ce sont de nombreux et splendides instruments.