Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/147

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3 fr. ; stalles du 1er amphithéâtre et loges de côté, 2 fr. 50 c. ; balcons, 2 fr. ; 1re galerie du rez-de-chaussée, 1 fr. 50 c. ; 2e galerie et 2e avant-scènes, 1 fr. 25 c. ; 2e amphithéâtre, 1 fr.

Cirque des Champs-Élysées. — Pourtour, 2 fr. ; amphithéâtre, 1 fr.

Ciseaux (rue des).

Commence à la rue Sainte-Marguerite, nos 23 et 25 ; finit à la rue du Four, nos 32 et 34. Le dernier impair est 11 ; le dernier pair, 10. Sa longueur est de 63 m. — 10e arrondissement, quartier de la Monnaie.

Ce nom lui vient d’un hôtel des Ciseaux, dont il est fait mention dans les titres de Saint-Germain-des-Près. Le procès-verbal de 1636 la nomme rue des Fossés-Saint-Germain. Depuis on l’a toujours désignée sous le nom de rue des Ciseaux. — Une décision ministérielle du 15 vendémiaire an IX, signée L. Bonaparte, a fixé la largeur de cette voie publique à 7 m. Les constructions du côté des numéros impairs sont soumises à un retranchement de 1 m. 50 c. ; celles du côté opposé doivent reculer de 1 m. 10 c. — Égout. — Éclairage au gaz (compe Française).

Cité (passerelle de la).

Située entre les quais de l’Archevêché et de Bourbon.

Autrefois on voyait près de cet endroit un pont construit en bois et nommé Pont-Rouge. Dans les premières années de la révolution, il fut emporté par les eaux. Une loi du 24 ventôse an IX (15 mars 1801), ordonna la construction d’un nouveau pont. Les travaux furent exécutés sous la direction de M. Demoutier, ingénieur, et aux frais d’une société anonyme dont la concession, avec droit de péage, ne doit expirer qu’au 30 juin 1897. Ce pont était composé de deux travées en charpente de 31 m. chacune, sur piles et culées en maçonnerie. Dans le courant de 1842, ce pont tombait en ruine et les concessionnaires ont été autorisés à le convertir en une passerelle suspendue en fil de fer et n’ayant qu’une seule travée. Les travaux ont été achevés au mois de décembre de la même année.

Cité (rue de la).

Commence aux rues du Haut-Moulin, no 13, et de la Pelleterie, no 1 ; finit au Petit-Pont. Le dernier impair est 51 ; le dernier pair, 76. Sa longueur est de 232 m. — 9e arrondissement, quartier de la Cité.

Les rues de la Lanterne, de la Juiverie et du Marché-Palu ayant été confondues sous une seule et même dénomination, nous allons rappeler l’origine de chacune d’elles.

Rue de la Lanterne. — On la désignait anciennement sous les noms de place Saint-Denis-de-la-Chartre, place devant la croix Saint-Denis, et place devant l’église Saint-Denis-de-la-Chartre. On la nommait aussi rue de la Jusrie (Juiverie). On la désigna également sous la dénomination de rue du Pont-Notre-Dame, parce qu’elle conduit directement au pont ainsi appelé. Dès l’année 1326, elle avait pris d’une enseigne le nom de la Lanterne. — Au coin septentrional de la rue du Haut-Moulin, étaient situés l’église et prieuré de Saint-Denis-de-la-Chartre. Cette église, voisine d’une prison, et dédiée à saint Denis, existait probablement sous la première race de nos rois. Louis-le-Gros et la reine Adélaïde, voulant former un monastère de religieuses de l’ordre de saint Benoit, firent l’acquisition du territoire de Montmartre, des moines de Saint-Martin-des-Champs qui reçurent en dédommagement l’église de Saint-Denis-de-la-Chartre. Elle porta dès lors le titre de prieuré et fut sous la dépendance de Saint-Martin. En 1704, le prieuré de Saint-Denis fut uni à la communauté de Saint-François-de-Sales, établie vers cette époque pour servir de retraite aux prêtres infirmes ; l’église conserva cependant sa destination primitive. L’épitaphe d’un des prieurs de Saint-Denis-de-la-Chartre, prouvait que cette église avait été rebâtie au XIVe siècle. Suivant un usage assez fréquent dans les constructions de cette époque, l’église était double et dans un des côtés de la nef était une paroisse sous le titre de Saint-Gilles et Saint-Leu, dont la cure fut transférée en 1618 dans l’église de Saint-Symphorien de la Cité. En 1665, Anne d’Autriche fit rebâtir l’autel. Au-dessus de la porte on remarquait un bas-relief représentant des personnages chargés de ventres très proéminents ; ces bas-reliefs dataient du règne de Louis XI, temps où les ventres postiches étaient en pleine faveur. Comme toutes les anciennes églises, Saint-Denis-de-la-Chartre avait une crypte ou chapelle souterraine, et l’on croit qu’en 1564 existait dans cette église une confrérie de drapiers chaussiers dite de Notre-Dame-des-Voûtes, en raison des voûtes souterraines de la crypte. L’enceinte des maisons qui environnaient cette église et qu’on appelait le Bas-Saint-Denis, était un lieu privilégié dépendant du prieuré. Les ouvriers pouvaient y travailler avec sureté sans avoir besoin d’obtenir la maitrise. L’église de Saint-Denis-de-la-Chartre qui contenait, avec ses dépendances, une superficie de 1 982 m., fut supprimée en 1790. Devenue propriété nationale, elle fut vendue en deux lots le 29 frimaire an VII et démolie peu de temps après. Une partie de son emplacement est représentée aujourd’hui par une propriété portant, sur le quai Napoléon, le no 33.

Rue de la Juiverie. — Elle était ainsi nommée parce qu’elle était habitée au XIIe siècle par des Juifs. En horreur au peuple, exposés sans cesse à des avanies, les malheureux Juifs servaient de jouet à l’avarice des princes qui les chassaient de leur territoire pour leur prendre leurs biens et les rappelaient pour les pressurer plus tard. Les plus riches demeuraient dans les rues de la Pelleterie, de la Tixéranderie et surtout dans la