Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/163

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occupe, reçut le nom de rue de Condé. (Voir l’article du Théâtre de l’Odéon.) En 1792, cette voie publique fut appelée rue de l’Égalité. Dès 1801, elle avait quitté ce nom pour reprendre celui de Condé. — Une décision ministérielle, à la date du 4 nivôse an IX, signée Chaptal, et une ordonnance royale du 12 mai 1841, ont fixé la moindre largeur de cette rue à 10 m. Les maisons nos 1, 3, 17, 19 ; 2, et de 14 à la fin sont alignées. — Égout depuis la rue des Quatre-Vents jusqu’à la rue Regnard. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).

Conférence (quai de la).

Commence au pont de la Concorde et à la place du même nom ; finit à la rue Jean-Goujon et au quai Billy. Pas de numéro. Sa longueur est de 1360 m. — 1er arrondissement, quartier des Champs-Élysées.

Lettrès-patentes. 22 avril 1769. « Louis, etc… Il sera construit un quai au devant de la place que nous avons agréée par nos lettres-patentes du 21 janvier 1757, à l’effet de répondre à la décoration de la dite place et contribuer à la sûreté de la route de Versailles, etc. » Son mur de terrasse, entrepris sous le Directoire, ne fut achevé que sous l’empire. Ce quai doit son nom à la porte de la Conférence, construite en 1633, à l’ouest de la terrasse des Tuileries, sur la place Louis XV (aujourd’hui de la Concorde). Cette porte a été démolie vers 1730. — Le côté opposé à la rivière est bordé par les Champs-Élysées.

Conseil d’État et de la Cour des Comptes (palais du).

Situé entre les rues de Poitiers, de Belle-Chasse, de Lille et le quai d’Orsay. — 10e arrondissement, quartier du Faubourg-Saint-Germain.

Ce palais, destiné au ministère des affaires étrangères, a été commencé en 1810. Les travaux furent payés jusqu’en 1820, sur les crédits ouverts à ce département. Les dépenses s’élevaient à cette dernière époque, y compris l’acquisition de terrains, à la somme de 5,354.101 fr. En vertu d’une loi du 19 juillet 1820, la direction des travaux de ce bâtiment fut mise dans les attributions du ministère de l’intérieur. Le projet d’établir dans ce palais le ministère des affaires étrangères fut abandonné en 1821. Depuis et jusqu’à l’année 1833, une somme de 316,379 fr. y fut employée. En 1833, une nouvelle destination fut proposée, de nouveaux fonds furent demandés pour terminer l’édifice et pour loger dans ce palais le ministère du commerce et des travaux publiès, l’école des mines, les ponts-et-chaussées, etc. Un crédit de 3,600,000 fr., ouvert à cet effet, devint insuffisant et une loi de 1836 alloua une nouvelle somme de 607,000 fr. En additionnant toutes ces sommes on voit que ce palais a coûté 9,877,480 fr. Une ordonnance royale du 5 mars 1842 porte ce qui suite : — « Article 1 er. À partir du quinze avril prochain, la Cour des Comptes tiendra ses séances dans le palais du quai d’Orsay. — Art. 2 : Les papiers contenus dans les dépôts et archives de la cour, seront transportés dans les galeries de ce palais, destinées à leur conservation. La translation s’opérera sous la surveillance du greffier en chef et sous l’autorité du premier président, etc. » Le conseil d’État tient également ses séances dans ce palais. — Les travaux de construction, commencés sous la direction de M. Bonard, architecte, ont été terminés par M. Lacornée, son élève.

Constantine (passerelle de).

Située entre les quais de Béthune et Saint-Bernard.

Par acte du 18 janvier 1836, M. de Beaumont s’est rendu concessionnaire de deux passerelles à établir entre les quais des Célestins et Saint-Bernard. Celle dont nous parlons ici fut commencée en 1836, sous la direction de l’ingénieur Surville, et livrée à la circulation dans le courant de janvier 1838. Cette passerelle, suspendue en fil de fer, est composée d’une travée de 102 m. et de deux demi-travées de 23 m. On lui donna le nom de Constantine pour consacrer le souvenir du glorieux fait d’armes de la prise de Constantine par l’armée française, le 13 octobre 1837. La dépense des deux passerelles de Constantine et de Damiette est évaluée à 380,000 fr.

Constantine (rue de).

Commence à la rue d’Arcole, doit finir à la place du Palais-de-Justice. Pas encore de numéro. — 9e arrondissement, quartier de la Cité.

La Cité, qui fut longtemps tout Paris, ne suffisait plus à ses habitants sous le règne de Philippe-Auguste. Le vase trop plein commençait à déborder. Les communautés religieuses, trop exposées au bruit, abandonnèrent cet endroit pour aller former de nouveaux établissements du côté de la montagne Sainte-Geneviève. Le commerce et l’industrie traversèrent le fleuve, puis s’arrêtèrent au chemin qui conduisait à l’abbaye de Saint-Denis. Ce chemin bientôt devint la grande artère qui porta la richesse au nord de la ville. Il ne resta plus à la Cité qu’une population composée de bateliers, d’artisans et de prostituées, qui naissait, vivait et mourait sans sortir de cette atmosphère putride.

Toute tentative d’amélioration avortait devant l’insouciance, le mauvais vouloir ou la pauvreté des propriétaires. Cependant en 1784, M. de Caumartin, prévôt des marchands, voulut faire pénétrer un peu d’air dans ce cloaque. L’honorable magistrat s’adressa au roi Louis XVI, qui s’empressa d’accueillir sa juste demande.

« Versailles, 3 juin 1787. — Le roy étant en son conseil a ordonné et ordonne qu’en conformité du plan dressé par le sieur Desmaisons, l’un des architectes de son académie, lequel sa majesté a approuvé et approuve, il sera incessamment formé en face de la