Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/17

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Une décision ministérielle du 8 prairial an VII, signée François de Neufchâteau, fixa la largeur de cette voie publique à 4 m. En vertu d’une ordonnance royale du 4 août 1838, l’îlot des maisons qui sépare la rue Neuve-Sainte-Anastase de celle des Prêtres-Saint-Paul, doit être démoli pour former sur ce point une petite place. Les constructions, du côté droit de cette voie publique ne sont pas soumises à retranchement. — Conduite d’eau depuis la rue des Prêtres-Saint-Paul jusqu’à la borne-fontaine.

Anastase (rue Sainte-).

Commence à la rue Saint-Louis, nos 49 et 51 ; finit aux rues Thorigny, no 14, et Saint-Gervais, no 2. Le dernier impair est 11 ; le dernier pair, 20. Sa longueur est de 112 m. — 8e arrondissement, quartier du Marais.

Ce nom lui vient des religieuses hospitalières de Sainte-Anastase, dites depuis de Saint-Gervais. Un procès-verbal d’alignement constate qu’en 1620, des constructions commencèrent à s’élever sur la culture Saint-Gervais.

Dans cette pièce, qui est datée du 4 juillet de la même année, il est dit « qu’on a jugé nécessaire d’ouvrir sur les terrains de cette culture une rue de vingt pieds de large, qu’on appellera rue Sainte-Anastase. »

Une décision ministérielle du 13 fructidor an VII, signée Quinette, fixa la largeur de cette voie publique à 8 m. En vertu d’une ordonnance royale du 31 mars 1835, cette largeur est portée à 10 m.

Les maisons du côté des numéros pairs ne sont soumises qu’à un léger redressement ; celles du côté des numéros impairs devront reculer de 2 m. 10 c. à 2 m. 30 c.

Ancre (passage de l’).

Commence à la rue Saint-Martin, no 171 ; finit à la rue Bourg-l’Abbé, no 34. — 6e arrondissement, quartier de la Porte-Saint-Denis.

Il doit son nom à une enseigne. De 1792 à 1805, on l’appela passage de l’Ancre Nationale.

André-des-Arts (place Saint-).

Située dans la rue de ce nom, entre les nos 25 et 29. Le dernier numéro est 15. — 11e arrondissement, quartier de l’École-de-Médecine.

La nouvelle enceinte de Paris, dont Philippe-Auguste avait ordonné la construction, morcelait les propriétés et les terres seigneuriales. Des contestations s’élevèrent entre l’évêque de Paris et l’abbé de Saint-Germain-des-Prés. Ces différends furent terminés par une sentence arbitrale, rendue au mois de janvier de l’an 1210, par laquelle il fut dit que la juridiction spirituelle appartiendrait à l’évêque de Paris dans l’étendue du territoire qui venait d’être renfermé dans la nouvelle enceinte, mais que l’abbé de Saint-Germain, par compensation, y pourrait faire bâtir deux églises ; l’une fut celle de Saint-André-des-Arts, et l’autre de Saint-Côme et de Saint-Damien. On choisit, pour élever cette première église, un emplacement où, depuis le VIe siècle, existait un oratoire sous l’invocation de Saint-Andéol, dont on fit Saint-Andeu, Saint-Andri, enfin Saint-André. Cette chapelle se trouvait sur le territoire de Laas ou de Lias, dont le nom par corruption devint Ars, Arcs et en dernier lieu Arts. Au XVIe siècle, une grande partie de cette église et la nef entière furent reconstruites ; la façade principale était un ouvrage du XVIIe siècle. Devenue propriété nationale, cette église fût vendue le 4 fructidor an V (21 août 1797), et abattue quelques années après. Par décision du 15 prairial an XIII, le ministre Champagny prescrivit la formation d’une place. Un arrêté préfectoral du 24 mars 1809 porte ce qui suit : « Le terrain de l’ancienne église Saint-André-des-Arts, appartenant à M. Parrein, général de brigade, et aux héritiers Bouret, est acquis par la ville de Paris pour être réuni à la voie publique et former la place Saint-André-des-Arts. Signé Frochot. » Une ordonnance royale du 22 août 1840 a déterminé les alignements de cette voie publique.

Les maisons nos 1, 3, 5 et 7 sont alignées. Les autres constructions ne sont soumises qu’à un faible retranchement. — Égout et conduite d’eau. Éclairage au gaz (compe Parisienne).

André-des-Arts (rue du cimetière Saint-).

Commence à la place Saint-André-des-Arts, nos 13 et 15 ; finit à la rue de l’Éperon, nos 3 et 5. Le dernier impair est 15 ; le dernier pair, 20. Sa longueur est de 133 m. — 11e arrondissement, quartier de l’École-de-Médecine.

Elle fut ouverte en 1179, sur le territoire de Laas. En 1255 on la nommait rue aux Sachettes, en raison de certaines religieuses revêtues de robes en forme de sacs, et qui vers cette époque, avaient établi un couvent en cet endroit. Tous les matins, ces sœurs, ainsi que nous le voyons dans les Crieries de Paris, parcouraient les rues de cette ville, quêtaient leur nourriture en chantant :

« Ça du pain por Dieu aux sachesses,
Par ces rues sont granz les presses. »

Cette congrégation, n’étant pas légalement autorisée, fut supprimée vers 1350. La rue changea alors sa dénomination, et prit celle de rue des Deux-Portes, jusqu’en 1356, époque de la formation du cimetière de la paroisse Saint-André-des-Arts. Une décision ministérielle en date du 15 floréal an V, signée Benezech, fixa la largeur de cette voie publique à 6 m. Cette largeur est portée à 10 m. en vertu d’une ordonnance royale du 22 août 1840. Les maisons nos 11 et 13 ne sont soumises qu’à un très faible retranchement. — Au no 3, était situé le collége de Boissi. Il fut fondé en 1358 par Étienne Vidé, natif de Boissi-le-Sec, chanoine de l’église de Chartres et clerc du roi. Ce collége a été réuni en 1764 à l’Université.