Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/53

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ques à l’encoignure de la rue Saint-Louis, une rue de 36 pieds de largeur, les maisons au nombre de seize, situées dans ladite rue de la Barillerie, et faisant face aux murs actuels du palais de Paris, à partir de la rue de la Calandre jusqu’à celle qui conduit au Marché-Neuf, seront incessamment acquises, pour en être les emplacements et terrains employés au redressement et à l’alignement de ladite rue de la Barillerie, etc. Signé Hue de Miroménil et de Calonne. » — Cette amélioration fut exécutée peu de temps après. — Une décision ministérielle en date du 13 brumaire an X, signée Chaptal, a maintenu la largeur de 36 pieds (11 m. 69 c.). — Égout depuis la rue de la Pelleterie jusqu’à celle de la Calandre. — Conduite d’eau dans toute l’étendue. — Éclairage au gaz (compe Française).


Barnabites (passage des).

Commence à la place du Palais-de-Justice, no 1, finit à la rue de la Calandre, no 54. — 9e arrondissement, quartier de la Cité.

Ce passage doit son nom au couvent des Barnabites qui y était situé. — Saint Éloi, orfèvre, obtint de Dagobert une maison assez vaste, située en face du Palais. Il établit dans sa propriété une communauté de filles sous l’invocation de saint Martial, évêque de Limoges. L’espace s’étant trouvé trop étroit pour contenir le grand nombre de prosélytes qu’attirait la célébrité de cette maison religieuse, le pieux orfèvre eut recours à la bonté du roi, qui lui donna tout le terrain circonscrit aujourd’hui par les rues de la Barillerie, de la Calandre, aux Fèves et de la Vieille-Draperie. Cet emplacement fut désigné bientôt dans tous les titres sous le nom de ceinture Saint-Éloi. Ce monastère qui garda longtemps le nom de Saint-Martial, prit ensuite le nom de son fondateur. Au commencement du XIIe siècle, de graves désordres eurent lieu dans ce monastère ; l’évêque de Paris fut obligé d’employer la rigueur pour en arrêter le scandale. Les religieuses furent dispersées en divers monastères éloignés. L’abbaye fut donnée à Thibaud, abbé de Saint-Pierre-des-Fossés, sous la condition d’y mettre un prieur et douze religieux de son ordre. Ces changements eurent lieu en 1107. Cet abbé la remit dix-huit ans après entre les mains de l’évêque de Paris, Étienne de Senlis, qui la garda neuf ans. Dans cet intervalle, l’église qui était d’une grande étendue et qui tombait en ruine, fut coupée par une rue qui subsiste encore sous le nom de Saint-Éloi. Le chevet forma une église nouvelle sous le vocable de l’ancien patron saint Martial, et de la nef on fit une seconde église sur une partie de laquelle fut bâtie plus tard celle des Barnabites. En 1134, l’évêque donna de nouveau ce monastère aux religieux de Saint-Pierre. Jusqu’en 1530, ces moines occupèrent cette communauté. À cette époque, leur principale abbaye, nommée alors Saint-Maur-des-Fossés, fut réunie avec ses dépendances à l’évêché de Paris. L’office fut célébré par quelques prêtres séculiers ; enfin, cet édifice tombait en ruine lorsqu’en 1629 M. de Gondi, premier archevêque de Paris, le destina à la congrégation des clercs réguliers de Saint-Paul, dits Barnabites, que le roi Henri IV avait appelés en France vers 1608. Ces religieux, qui se consacraient aux missions, firent successivement rebâtir l’église et la communauté. Le portail de l’église fut élevé en 1704. Le couvent des Barnabites, supprimé en 1790, devint propriété nationale. Une partie fut aliénée les 6 prairial, 1er messidor an V, et 11 thermidor an VI. — L’église sert de dépôt général des comptabilités de France.


Barouillère (rue de la).

Commence à la rue de Sèvres, nos 117 et 119 ; finit à la rue du Cherche-Midi, nos 106 et 108. Le dernier impair est 7 ; le dernier pair, 10. Sa longueur est de 166 m. — 10e arrondissement, quartier Saint-Thomas-d’Aquin.

Quelques plans du XVIIe siècle l’indiquent sous le nom de rue des Vieilles-Thuileries. Sur un plan manuscrit de 1651, elle est désignée simplement sous le nom de rue projetée Saint-Michel. On ignore à quelle époque elle prit son dernier nom, mais il est certain qu’elle doit cette dénomination à Nicolas Richard de la Barouillère, auquel l’abbé de Saint-Germain-des-Prés céda, en 1644, un grand terrain en cet endroit, à la charge, entre autres conditions, d’y bâtir des maisons. — Une décision ministérielle du 23 frimaire an IX, signée Chaptal a fixé sa largeur à 8 m. Toutes les constructions du côté des numéros pairs, et les maisons nos 1 et 3 sont à l’alignement ; les propriétés nos 5 et 7 sont soumises à un redressement qui n’excède pas 20 c.


Barre-du-Bec (rue).

Commence à la rue de la Verrerie, nos 42 et 46 ; finit aux rues Neuve-Saint-Merri, no 1, et Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie, no 53. Le dernier impair est 29 ; le dernier pair, 16. Sa longueur et de 118 m. — 7e arrondissement, les impairs sont du quartier Sainte-Avoie ; les pairs, du quartier du Marché-Saint-Jean.

Elle est ainsi nommée de l’abbé du Bec, qui avait sa barre ou siège de justice dans cette rue, à l’endroit où nous voyons aujourd’hui la maison no 19. — Par arrêt du conseil, en date du 10 mai 1677, le roi ordonna que la rue Barre-du-Bec serait élargie. — Une décision ministérielle du 15 floréal an V, signée Benezech, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. Cette moindre largeur a été portée à 13 m. 50 c., par une ordonnance royale du 28 juin 1826. En vertu d’une autre ordonnance, à la date du 28 mai 1843, l’exécution immédiate des alignements de la rue Barre-du-Bec, au droit des maisons nos 3, 17, 19, 21, 23, 25, 27 et 29, est déclarée d’utilité publique. En conséquence, le préfet de la Seine est autorisé à acquérir, soit à l’amiable, soit par voie d’expropriation, les portions de ces propriétés qui doivent être réunies au sol de ladite rue.