Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/67

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Le 12 avril de l’année suivante, le parlement jugea qu’il était nécessaire de faire une information préalable à ce sujet. On voit par le procès-verbal dressé le 3 avril 1554 que cet hôtel, construit en 1519 sur l’emplacement d’une partie de la maison royale de Saint-Paul, tombait déjà en ruine, et qu’il était utile qu’une rue fût ouverte sur son jardin. Ce percement fut effectué en 1555, et l’on donna à la nouvelle rue le nom de l’hôtel qu’on avait démoli. Cet hôtel avait lui-même pris sa dénomination d’une belle treille qui faisait le principal ornement du jardin de l’hôtel royal de Saint-Paul. — Une décision ministérielle du 13 ventôse an VII, signée François de Neufchâteau, avait fixé à 8 m. la largeur de cette rue et de celle Gérard-Beauquet. Une ordonnance royale du 10 mars 1836 a porté la largeur de ces deux voies publiques à 10 m. — La rue Gérard-Beauquet n’était pas distincte, dans le principe, de la rue Beautreillis. Elle fut plus tard nommée rue du Pistolet, enfin rue Gérard-Beauquet. Elle dut sa dernière dénomination à un des acquéreurs des terrains de l’hôtel royal de Saint-Paul. — En vertu d’une décision ministérielle du 6 septembre 1838, signée Molé, chargé par intérim du département de l’intérieur, la rue Gérard-Beauquet a pris le nom de Beautreillis. En conséquence de cette décision, un arrêté préfectoral, en date du 5 juillet 1839, a prescrit la régularisation du numérotage de cette voie publique. Les maisons nos 13, 14 et 20 sont alignées. — Conduite d’eau depuis la rue Neuve-Saint-Paul jusqu’à la borne-fontaine.


Beauvais (rue Jean-de-).

Commence à la rue des Noyers, nos 19 et 23 ; finit aux rues Saint-Hilaire, no 18, et Saint-Jean-de-Latran, no 2. Le dernier impair est 33 ; le dernier pair, 40. Sa longueur est de 188 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Jacques.

Ouverte au commencement du XIVe siècle, sur le clos Bruneau, cette voie publique en porta d’abord la dénomination. Elle doit son nom actuel, selon Jaillot, à Jean-de-Beauvais, libraire, qui demeurait au coin de la rue des Noyers. D’autres auteurs ont pensé que le collège de Dormans-Beauvais lui avait donné sa dénomination. — Une décision ministérielle, à la date du 13 fructidor an VIII, signée L. Bonaparte, a fixé la largeur de cette voie publique à 7 m. Une partie de la propriété no 5 et les maisons nos 2 et 40 sont à l’alignement. — Portion d’égout et de conduite d’eau du côté de la rue des Noyers. Éclairage au gaz (compe Parisienne).

Aux nos 3, 5, 7, 9 et 11 était situé le collège de Lisieux. Il fut fondé en 1336 par Guy d’Harcourt, évêque de Lisieux, qui laissa par testament la somme de cent livres parisis pour l’enseignement et la nourriture de vingt-quatre pauvres écoliers, et cent livres parisis pour leur logement. Établi d’abord près de Saint-Séverin, dans la rue des Prêtres, ce collège fut transféré ensuite dans la rue Saint-Étienne-des-Grés. En 1764, ses bâtiments devant être démolis pour former une place devant la nouvelle église Sainte-Geneviève, l’institution vint occuper le collège de Dormans, dont les écoliers furent incorporés à Louis-le-Grand. Ce collège sert aujourd’hui de magasin central des hôpitaux militaires.

Au no 7 était situé le collège de Dormans-Beauvais. Il fut fondé en 1370, par Jean de Dormans, évêque de Beauvais et chancelier, pour douze boursiers nés dans la paroisse de Dormans en Champagne, ou à leur défaut dans le diocèse de Soissons. Charles V posa la première pierre de leur chapelle qui fut construite aux frais de Miles de Dormans, neveu du fondateur et dédiée en 1380 sous l’invocation de Saint-Jean-l’Évangéliste. Au commencement du XVIe siècle, ce collège devint public. Il fut entièrement reconstruit sous le règne de François Ier, et réuni en 1597 au collège de Presles. Il en fut séparé en 1699 et prit le nom de Dormans-Beauvais. Il a été réuni au collège Louis-le-Grand. Ce fut dans la chapelle de ce collège qu’on installa, le 1er septembre 1815, la première école élémentaire d’après la méthode de Lancastre. Cette école existe toujours en cet endroit.


Beauveau (marché).

Situé dans la place de ce nom. — 8e arrondissement, quartier des Quinze-Vingts.

« Louis, etc… Nos amées et chères les abbesse, prieure et religieuses de l’abbaye royale de Saint-Antoine-des-Champs de Paris, nous ont fait représenter que le marché public pour la vente des denrées dans le faubourg Saint-Antoine de notre bonne ville de Paris, auroit été établi dans la grande rue du faubourg vis-à-vis la d. abbaye, en vertu des lettres-patentes du roi Louis XIII du 2 mars 1643, enregistrées au parlement ; que ce marché étant absolument abandonné depuis un temps immémorial, à cause du peu d’étendue de son emplacement, il en résultoit que les vendeurs et les acheteurs qui se placent pour le débit des denrées, sur le pavé, le long de la grande rue du faubourg, embarrassent la voie publique et se trouvent exposés à des dangers tant par le passage continuel des voitures que par le séjour de celles qui amènent des fourrages pour être vendus sur le carreau ; que désirant concourir à l’avantage et à l’utilité publics en rétablissant un nouveau marché, elles auroient résolu de destiner à cet objet une portion de leur enclos et un marais de dix arpents, dans lequel elles se proposent de faire faire l’ouverture des cinq rues qui communiqueroient au marché, conformément au plan qu’elles nous ont fait représenter ; mais en même temps les d. impétrantes nous auroient fait supplier de ratifier et approuver la vente qu’elles ont faite du terrain nécessaire pour faciliter la construction du d. marché, sous la réserve d’un cens portant droits de lods et ventes, ainsi qu’il résulte de