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l’affaire sougraine

— Ce n’est pas la Longue chevelure ?… répéta madame D’Aucheron, qui se remit un peu.

— Non, madame, j’en suis bien certaine.

— Peut-être, après tout, que je pourrais recevoir. Pourvu qu’il ne demeure pas trop longtemps… Eh bien ! faites-le entrer.

Des pas retentirent dans l’escalier. Un individu que nous connaissons déjà se présenta dans le salon. C’était la Langue muette.

— Tiens ! pensa madame D’Aucheron, mon indien. Il vient me présenter ses hommages. Il a vraiment du goût et il est bien élevé.

La Langue muette salua poliment. On lui indiqua un siège. Il s’assit en roulant dans ses mains dont il ne savait que faire, son casque de chat sauvage. Il avait l’air abasourdi. C’était bien la première fois qu’il se trouvait seul dans un salon aussi somptueux. Il demeura quelques instants sans parler.

— J’espère que vous ne regrettez pas d’être venu à notre soirée, demanda madame D’Aucheron.

— À ta soirée ? oh non ! l’on ne le regrette pas.

— Pourtant, reprit Léontine, il me semble que vous ne vous être guère amusé…