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l’affaire sougraine

Monsieur D’Aucheron, qui entrait au même instant, vit le jeune ministre et sa mère serrés l’un contre l’autre dans un étroit embrassement… Il ne savait rien encore. Le sang reflua vers son cœur, il pâlit, la colère s’alluma dans son âme. Il était armé.

— Misérables ! s’écria-t-il.

Un éclair jaillit et le garçon d’Elmire Audet roula sur les tapis soyeux, comme une fleur qui se détache de sa tige.

Madame D’Aucheron se leva tout effrayée, toute désespérée. Elle était belle à voir dans sa douleur de mère…

— Mon enfant ! s’écria-t-elle ! mon fils !… Vous me l’avez tué !… Ah !… tuez-moi ! tuez-moi, je vous en prie !…

Puis elle se jeta sur le corps ensanglanté du jeune ministre, s’efforçant de le rappeler à la vie, par les paroles les plus douces que les lèvres d’une mère puissent prononcer…

Il ne l’entendait plus ; il était mort.

D’Aucheron, terrifié, regardait debout, immobile, le lamentable spectacle…

Alors quelques amis se présentèrent. Le procès venait de se terminer et ils accouraient annoncer