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les rameaux

Comme au jour où Sion, le temple et son grand-prêtre,
Au chant de l’hosanna virent entrer le Maître,
On entendra clamer :
On entendra clamer :— Paix, amour en tout lieu !
C’est le Promis qui vient ! c’est l’Envoyé de Dieu !
Qu’Il marche sur les fleurs, à l’ombre de nos palmes !

* * *

Et voici la forêt. Là, sous les dômes calmes
Qui gardent la splendeur de nos temples bénis,
Peu de petits oiseaux, pour rester à leurs nids,
Ont bravé les frimas. Mais dans l’ombre des branches
Le soleil du printemps fera des routes blanches,
Qu’empliront de gais vols. Et soudain repeuplés,
Les bois chanteront haut les doux espoirs comblés.

Longtemps nous parcourons la fauve solitude.
Sentant venir pourtant un peu de lassitude,
Nous songeons qu’il nous faut un sylvestre butin,
Et nous prenons au cèdre, à la pruche, au sapin
Des rameaux dentelés comme des broderies…

Le lendemain, jour saint, c’était Pâques fleuries