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les épis

Alléluia !


— Le faux Messie est mort. Une pesante pierre,
Comme un sceau flétrissant, a scellé sa poussière.
Tout près la garde veille avec un soin jaloux,
Et rien ne peut le rendre à la foule trompée.
Quand viendra le Promis, il mettra par l’épée
La terre à ses genoux.

Ainsi dis-tu, grand prêtre, à la plèbe inhumaine,
Et sur ta bouche impie on voit rire la haine.
La plèbe exulte. Et toi, tu te crois le plus fort.
N’as-tu pas souvenir de la promesse antique ?
Écoute, aux livres saints, cette voix prophétique :
« Il a vaincu la mort. »

Alléluia ! Vois donc, Juif pervers, ta démence.
Il a vaincu la mort et son règne commence.
Pouvait-il s’endormir, lui, l’éternel réveil ?