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c’est la vie

C’est la vie


Nous aimons les dangers des arômes troublants ;
Nous laissons aux buissons des lambeaux de nos âmes.
Par des chemins bénis, par des chemins infâmes,
Nous nous en allons tous, ou rapides ou lents.

Nous partons au soleil des chaudes matinées,
Et la nuit tout à coup enveloppe nos pas.
Nous marchons au hasard, sans étoile ou compas.
Taillant dans l’imprévu d’étranges destinées.

Où vas-tu donc ainsi, grand troupeau des humains ?
Depuis quels siècles longs tu souffres et tu pleures !
Tu crois toujours voir poindre, ô lamentables leurres !
Après les jours de deuil, de meilleurs lendemains.

Et c’est la vie ! Un jour triste après un jour triste,
Un espoir qui s’envole après un autre espoir,