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les épis

Et devons-nous pleurer sur le temple détruit ?
De ton labeur, ô Christ ! serait-ce là le fruit ?
Arme ton bras du fouet. De la divine enceinte
Chasse l’âpre vendeur et la probité feinte…
Mais pourquoi se hâter ? Dieu bon, tu le promets,
Les portes de l’enfer ne prévaudront jamais.

Des hommes valeureux, ou marqués du génie,
Ont pu sauver parfois un peuple à l’agonie,
Lui rendre le courage et la prospérité ;
Jamais ils n’ont changé sa haine en charité.
La vérité n’a point fleuri sur leur rivage.
Mais Jésus vient briser les fers de l’esclavage,
Et délivrer l’esprit de ses voiles épais.
L’homme devient son frère ; Il lui lègue la paix.
Il confie à ses soins la divine semence,
Et l’histoire du monde avec lui recommence.

La vérité qu’on cherche et que souvent l’on fuit,
C’est un rayon de Dieu qui rose notre nuit.
Invincibles témoins, Martyrs des catacombes,
Vous êtes morts pour elle. Et, du fond de vos tombes,
Sauvant l’humanité d’un sanglant cauchemar,
Vous avez détrôné le mensonge et César,